Entendre Cestas
Damien TOMASELLA et Benoit QUINETTE, Audioprothésistes diplômés d'État
Bon nombre de personnes équipées de prothèses auditives, on du mal à s'y habituer. Le problème mérite qu’on se penche dessus, les patients, au bout d’un moment, en ont ras-le-bol et finissent par laisser tomber leurs prothèses. Ils oublient plus ou moins consciemment de les porter et à l’arrivée ne jouissent pas du confort d’écoute auquel ils ont pourtant droit. Et c’est dommage car les prothèses sont particulièrement efficaces!
Bon nombre de personnes équipées de prothèses auditives, on du mal à s'y habituer. Le problème mérite qu’on se penche dessus, les patients, au bout d’un moment, en ont ras-le-bol et finissent par laisser tomber leurs prothèses. Ils oublient plus ou moins consciemment de les porter et à l’arrivée ne jouissent pas du confort d’écoute auquel ils ont pourtant droit. Et c’est dommage car les prothèses sont particulièrement efficaces, à condition de s’y habituer et de savoir s’en servir.
On peut aller jusque dire qu'il existe un "mode d'emploi" de ces prothèses. Croire qu’il suffit de se les poser sur l’oreille pour bien entendre, c’est prendre le risque d’être déçu. Que fait-elle, la prothèse ? Elle amplifie les sons. Mais on n’écoute pas seulement avec ses oreilles. On écoute aussi avec son cerveau. Et le cerveau, quand il perçoit de nouveaux sons, il est un peu perdu, il faut donc lui laisser le temps de s’y habituer.
Tous les cerveaux ne réagissent pas de la même manière face à la nouveauté. Les techniques d’imagerie à résonance magnétique ont permis de démontrer que certains cerveaux ont une capacité d’adaptation plus développée que d’autres. On dit qu’ils jouissent d’une meilleur "plasticité". Or, la bonne nouvelle, c’est que cette plasticité, on peut la travailler. A la faveur d’une rééducation auditive.
Elle se présente sous forme de tests qui permettent de comprendre où ça coince. Parfois, c’est le niveau de compréhension dans le bruit qui pose problème. Parfois, c’est la discrimination entre 2 voix pourtant différentes. De ces tests, découle un travail qui implique un orthophoniste, ou un ergothérapeute, voire un psy ou une assistante sociale. On rééduque, ou plutôt on éduque l’oreille. C’est l’affaire d’une dizaine de séances indispensables pour améliorer son confort de vie, et même plus que ça. Parce que ce qui est en jeu, c’est la vie sociale du patient. Sa confiance en lui. Sa capacité à améliorer ses rapports et ses échanges avec les autres par le biais de certaines astuces auxquelles on ne pense pas forcément quand on est seul pour affronter le handicap d’une audition défectueuse.